Mémoires de l'usine Labro
Bref historique du site de Claredent (Clairedent)
Sur le site de Claredent, la force motrice de l’eau est utilisée depuis le Moyen-âge. D’abord équipé d’une une roue verticale pour entraîner des meules à grains, le moulin à farine s’est ensuite converti en papeterie au XVIIème siècle, puis en conserverie au XIX et XXèmes (l'usine Labro), pour finir par devenir une centrale de production hydroélectrique au XXème. Le site est abandonné dans les années 70 puis à nouveau réhabilité dans les années 90, il produit pendant 20 ans de l'électricité avec deux turbines pour une puissance totale de 93 kW.
Si elle était restée performante, cette centrale vient de faire en 2018 un bond technologique avec l’équipement d’une turbine Kaplan immergée et une basse chute d’une puissance nominale de 300 kW. Ce nouvel équipement proposé par le Groupe VALOREM permet d’optimiser au mieux les capacités du site en installant une turbine directement dans le seuil, sans nuisance acoustique, ni d’impact sur l’évacuation des eaux en période de crue.
Qui de Dampniat et des environs n'a eu de parents ou d'aïeuls qui n'ont pas travaillé "chez Cassard" ou "chez Labro"?
Mémoire de l'usine Labro, propos de Marie Gernolles
Marie Gernolles (1903-1989) habitait le village de la Francie. Comme de nombreux(ses) autres habitants(tes) de Dampniat, elle a travaillé à l'usine Labro de Claredent.
Elle y est restée de 1938 jusqu'en 1964, date de fermeture définitive de l'établissement. Enregistrement: 30déc81/PB ► Je travaillais "Chez Labro"
Elle relate ici des faits et souvenirs se situant vraisemblablement au sortir de la seconde guerre mondiale.
Mémoire de l'usine Labro, interview de Mr Alain Boël
Entête de facture de l'usine Labro/1941
Alain Boël (né en 1947) a habité d'abord à "l'annexe Labro", puis à la cité de l'usine jusqu'en 1965. Il raconte ici ses souvenirs d'enfance.
Enregistrement 14oct20/PB
▼
01: Les logements successifs de la famille (≈1'24")
02: Le travail de Marcelle & Fernand, les parents d'Alain Boël (≈2')
03: Souvenirs de Noëls à l'usine (≈1')
04: Le train utile à l'entreprise (≈2'10")
05: Qui de Dampniat travaillait à Claredent (≈2'03")
06: La relation patron-employés (≈36")
NB: Edmond Fernand Labro est né à Brive le 8 février 1899 de Pierre Labro et Louise Pouygarant.
07: Production, emplois saisonniers et transports (≈3'13")
08: Manutention et mécanisation (≈1')
09: Responsables et "figures" de l'usine Labro (≈3'48")
10: Les inondations de 1960 (≈6')
NB: Au soir du 4 octobre 1960, le débit de la Corrèze (bassin versant: 947 km²) à Claredent était de 750m³/s. Jean Perrel, 1961
11: Histoires de voitures (≈1')
NB: La voiture Ford Comète de Fernand Labro est un luxueux coupé dérivé de la Vedette qui a été produit à partir de 1951.
12: Parties de pêche (≈1'15")
13: Mère, père, patron et ouvriers après la fermeture (≈2'50")
Erratum: Fernand Labro a eu 2 filles: Jacqueline et Yvette. Jacqueline a épousé Jacques Cassard, petit-fils du fondateur de l'usine Gaston Cassard,
Yvette s'étant mariée quant à elle avec un chemisier de Brive: Mr Lachèze. /JM
14: Le site de Claredent après 1964 (≈1'45")
NB: Après 1964, le site a été occupé successivement par l'entreprise UNA (stockage alimentaire)...
puis par l'entreprise Teyssier (traitement de bois de noyer pour la fabrication de crosses de fusils), évoquée par Alain Boël./DR
Mémoire de l'usine Labro, propos de M. Denis Garde, neveu de Fernand Labro
Recueillis le 02 février 2021/PB
Fernand Labro /± 1960 /Photo Denis Garde
▼
"C'est tout à fait par hasard et avec beaucoup d'émotion que j'ai découvert les mémoires de Monsieur Alain Boël concernant l'usine Labro.
Je suis le neveu de Fernand Labro, c'est à dire le fils de la sœur de Lucienne Labro, son épouse.
Je n'avais que 7 ans en 1960, et je me rappelle parfaitement de l'usine que "tonton Fernand" me faisait visiter chaque fois que je venais à Claredent. C'était pour moi un moment extraordinaire.
Je pense que je pourrais refaire le plan de l'usine de mémoire !
Les turbines tout au fond, une Kaplan et une Pelton, qui me fascinaient (et me terrorisaient!), l'atelier de fabrication des boîtes à l'étage, les autoclaves et les marmites en cuivre au rez-de-chaussée, le camion électrique (déjà !), le Fenwick qu'on conduisait debout avec la station de charge en face des bureaux.
Que de souvenirs!
Et les trains à vapeur qui venaient derrière la villa en sifflant...
Malheureusement, les inondations de 1960 ont signé la fin de l'histoire, les bureaux et la comptabilité sont parties dans la Corrèze.
Mon oncle Fernand a passé beaucoup de temps et d'énergie à essayer de reclasser ses employés à la suite de cette catastrophe.
Petite correction, sa voiture était une Ford Comète, la version coupé de la Vedette, et la caravane appartenait à mes parents qui la stockaient là pendant la mauvaise saison.
Il a habité quelques années à Chevrecujols, avec une plantation de pommiers et quelques moutons et y est décédé au début des années 70.
J'ai habité avec ma tante par la suite dans cette maison de Chevrecujols, étant élève à Cabanis, et habitant Tulle.
Je suis ému et heureux que mon "tonton Fernand" ait laissé un bon souvenir à son personnel.
Merci à vous d'avoir recueilli ces mémoires et merci à Monsieur Alain Boël".