Le Bouyssou en l'an 1745
Le village du Bouyssou, " Le Bouißon": un ténement solidaire en 1745/ Marguerite Guély
Carte de Cassini, exemplaire dit "de Marie-Antoinette", 1756. Village "du Bouißon"
Le village du Bouyssou est qualifié de ténement solidaire à 3 et doit la rente aux Noailles qui ont remplacé les Turenne. Les 3 solidaires sont les 3 propriétaires de terre les plus importants, en l'occurence:
- le sieur Verlhac, procureur du roi,
- le sieur Lescure, avocat à Brive,
- Guillaume Bouissou, praticien (procureur judiciaire) habitant Puy-la-Mouche à Lanteuil.
Viennent ensuite les originaires du lieu qui ne résident pas ou plus forcément là. Au Bouyssou: Jacques Bouyssou dit lo Bessou; Jacques Rigot, laboureur; Pierre Lafeuille, laboureur; Antoine Saule, charron; Etienne Amarzit, tailleur; Jean Bouyssou dit le Bigarat.
Sur une rente qui s'élève à 24 setiers de seigle, 16 setiers d'avoine, 6 poules, 6 journaux de corvée, le sieur Verlhac paie 9 setiers de seigle et 25 quartons d'avoine sur 64 quartons et 2 poules.. Ce qui veut dire que son domaine doit représenter 9/24 des terres et 25/64 des prés.
Les poules sont comptées par foyers tels qu'ils existaient au 15ème siècle, lors du premier arrentement aux paysans.
Il y avait alors au Bouyssou 6 maisons ou feux, avec à l'intérieur des familles élargies. On peut imaginer qu'il s'agissait de familles porteuses du nom de mas, donc de Bouyssou.
En 1745, le sieur Verlhac représente 2 maisons ou feux à lui seul. Lescure: 1 maison, les paysans du lieu se partageant les 3 autres feux. On arrive donc à peu près au même résultat: le sieur Verlhac occupe à lui seul un tiers ou presque du ténement et il l'a mis en métayage.
Cette situation se produit un peu partout avec chaque fois des seigneurs rentiers, des bourgeois propriétaires de gros domaines appelés des boriages et des paysans allant du laboureur ou métayer, sans oublier des artisans.
Dans toutes les familles, il y a des tisserands, ici un tailleur et un charron, des brassiers ou ouvriers agricoles.
La Révolution ne va pas fondamentalement changer les choses. Les bourgeois ont plutôt arrondi leurs domaines. Seuls les biens d'église et ceux des seigneurs, s'ils avaient émigré, ont été partagés.