Merchadour de l'origine à la Révolution
Merchadour, près de 800 ans d'histoire./MG
A l'origine, le gros village de Merchadour appartient au seigneur de Malemort qui y perçoit en 1251 douze setiers de seigle et seize setiers d'avoine.
En 1352, le 4 mai, Géraud de Malemort de Donzenac doit 200 sous de rente annuelle à Raymond Philip de la Guenne. C'est une somme considérable prêtée à 50%. Il autorise Raymond Philip à la prendre sur Merchadour et comme il ne rembourse pas ladite somme, la rente de Merchadour passe aux Philip.
Le fils ou petit-fils de Raymond, Guillaume Philip épouse vers 1406 Dauphine de Saint Chamans, héritière de l'une des deux branches de Saint Chamans. Leur fils Guy (Philip) s'appelle "de Saint Chamans". Il épouse en 1439 Souveraine de Noailles et s'intitule entre autres "seigneur de Merchadour" d'où Bertrand qui épouse en 1470 Marguerite de Cosnac puis Léonard qui épouse en 1491 Françoise de Royère et Hugues qui épouse en 1520 Marguerite de Cornil.
Cet Hugues vend vers 1542 beaucoup de rentes à pacte de rachat, ce qui veut dire à titre de prêt. C'est la façon de contourner l'interdiction de l'église concernant le prêt à intérêt qualifié d'usuraire. Ainsi, en échange d'un prêt de 1000 livres, vous jouissez d'une terre pendant 3 ans qui vous rapporte de l'argent, et à l'issue des 3 ans, vous revendez la terre pour 1000 livres, plus une plus value.
C'est ainsi que Jean Meschin, bourgeois de Brive, achète le domaine de Merchadour vers 1542-1546.
Il va rencontrer un obstacle inattendu: la prieure de Saillac les Monges, Anne de Roffinhac dite de Cousages qui dépend de l'abbaye de la Règle à Limoges. Elle prétend avoir une rente de 4 setiers de froment 1/2 sur Merchadour.
Hugues de Saint Chamans, le vendeur, devrait être appelé en garantie mais comme il est mort, c'est son fils Hélie de Saint Chamans qui le remplace. Il affirme que Anne de Roffinhac n'a pas de rente, une transaction intervient alors.
Hélie de Saint Chamans doit lui donner 60 écus dont 10 immédiatement, 10 à Notre Dame d'août et 40 à la Saint-Michel, plus une rente équivalente sur le village du Bos à Albussac.
Il a dû racheter Merchadour au sieur Meschin, épouse en 1549 Jeanne de Hautefort d'où Jean qui se titre toujours sieur de Merchadour et épouse en 1571 Catherine de Gimel.
En 1614, son fils cadet Edme qui est aussi son héritier, vend le 27 mars le domaine de Merchadour à Dampniat. La vente du domaine se compose alors de 2 domaines et d 'une chapelle, le tout pour 3500 livres. L'acheteur est Pierre Lachèze, écuyer originaire de Tulle et maître d'hôtel du duc de Ventadour. Il possède une belle maison à Malemort; son frère Jean de Lachèze étant, par mariage, sieur de Lacan.
Pierre est l'époux de Marguerite de la Jauffrénie et n'a qu'une fille Marguerite de Lachèze, dame de Merchadour.
En 1639, on lui trouve "un parti sortable": Etienne Després, sieur de Chalaux, avocat à Tulle. Comme ce dernier n'est pas noble, il est assigné en 1655 à payer les droits de franc-fief* de Merchadour.
* droit payé par les bourgeois qui achètent des fiefs nobles.
Leur fils Jean Desprès, aussi avocat est sieur de Chalaux et de Merchadour. Il épouse en 1682 Anne de la Jugie Faulcon. Leur fille unique Marguerite Desprès épouse Pierre de Maleden, sieur de Viers qui va alors se titrer sieur de Merchadour.
Les Maleden ont dû conserver Merchadour jusqu'à la Révolution.