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      Mise à jour: 9.02.2024

                   

 

             

         Edition: 13.04.2024

 

                 

           

             Décembre 2023

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La Barboutie: un domaine bourgeois

La Barboutie, de l'origine au 19ème siècle /Marguerite Guély-PB

Domaine de la Barboutie, déc20/MM

 

La Barboutie est d'abord un village qui a la particularité d'avoir des terres sur Malemort et sur Dampniat.

En 1306, Peyre la Barboutie reconnaît devoir au prieur de Montchal 6 setiers de seigle, 6 setiers d'avoine, 1 setier de baillarge (orge de printemps) et 10 sous deux fois par an pour l'entier mas de la Barboutie.

Est-il le seul tenancier et le prieur de Montchal le seul seigneur rentier, c'est peu probable.

En 1460, le 31 janvier, un acte de transaction passé devant Malery, notaire, après les troubles de la guerre de Cent Ans, explique que le village de la Barboutie est situé moitié à Malemort et moitié sur Dampniat.

La moitié Malemort se compose d'un moulin alors en ruines, d'une terre et d'un pré contigus confrontant la Corrèze, le chemin de Brive à Malemort, la terre de Jean Damazat dit Quartet et la terre des héritiers d'Etienne Durand dit Peyrat. Ces terres sont mouvantes du vicomte de Turenne (Agne de la Tour), du baron de Montal (un Montal Nozières) et de Raymond de la Chapoulie de Cornil. Les terres doivent 2 setiers et 1 eymine (1/2 setier) de froment au baron de Malemort plus une obole, 30 sous d'acapte (droit casuel de mutation) à chaque mutation de seigneur ou de tenancier. C'est tellement peu que ces terres sont abses, c'est à dire inexploitées et le moulin ruiné.

La moitié Dampniat est plus conséquente et a de nombreux rentiers: Noble antoine de Chanac; Mathieu Amelin, bourgeois de Brive; le prieur de Montchal et le commandeur du Temple de Mons (membre de Prugne)

 

Le village est habité par des Barboutie

En 1603, on compte encore Bernard, fils de feu Etienne; Ramond, fils de feu Bertrand; Johandou, fils de feu Guilhou; Peyronne Barboutie, femme de Jean Bouschie; Jeanne Barboutie, fille de feu Antoine et femme d'un autre Jean Bouschie, tous de la Barboutie.

Jean Barboutie dit Chapblanc habite à Montchal. François Berdaze, hoste (hôtelier) de Brive est héritier de Jean Barboutie ainsi que Jean Lapoire, avocat. Quant à Etienne Meschin, il a acheté les biens de feu Antoine Barboutie dit de la Ninon.

En 1619-1630, Pierre Treilhard, aubergiste à Brive tient un livre de raison (registre de comptabilité) et l'on voit qu'il a des relations avec les paysans de la Barboutie.

Pierre Barboutye dit Lou Rey, fils de Raymond lui tient une truie à cheptel pour 8L. Pierre dit Petit Barboutie lui doit du seigle prété. En 1630, sa femme va tondre des brebis à la Barboutie. Pierre Barboutie dit Lou Rey lui tient à la même époque 10 brebis pour 10 livres, 2 vaches et leurs veaux pour 84 livres et 1 truie pour 5 livres. Le même Pierre Barboutie a été obligé de mettre en gage son manteau. Treilhard lui prête 1 écu d'or pour le retirer des mains de Pierre Rignac. 

Dans le fonds de Bouillon (BNF Paris), dans les registres concernant la vicomté de Turenne, se trouvent des reconnaissances de la Barboutie à la vicomté.

Par exemple, en 1664  (AN: Q1143, carton 20). Jean de Rouchon et les autres tenanciers reconnaissent devoir une rente foncière:

- à Françoise Jarrige de la Morélie, héritière et veuve de François Bertin, sieur du Burg, du Mazaud et de la Barboutye.

- En 1707, à Dominique de Brachet, chevalier seigneur de la Jalézie qui vend à Dominique Dubois, conseiller au siège du présidial de Brive, le domaine de la Barboutie, partie Brive et partie Malemort (AN T193 42, Fonds de Bouillon)

- En 1742, à Dominique Dubois, écuyer seigneur de la Villeneuve, qui reconnait entre autres tenir le fief, village et tènement de la Barboutie. C'est d'autant plus sérieux que le duc de Noailles vient de racheter la vicomté de Turenne ou du moins la partie Brive-Malemort-Dampniat. 

Il rappelle l'origine de sa possession: 1707: la vente par Barchet à Dubois; 1709: la reconnaissance passée à la Barboutye par les tenanciers: François Grammond, avocat au Parlement; Libéral Dufour, médecin; François Laroque, bourgeois et marchand et quelques autres tenanciers "de mondre importance".

 

Le processus de formation des Domaines bourgeois est en marche.

Madeleine-Charlotte Dubois, fille de Jean-Jacques Dubois, épouse le 20 avril 1775 Jean-Hyacinthe d'Ussel, vicomte puis comte d'Ussel, ancien page du roi, maître de camp de cavalerie. Elle est dotée de 27000L et de divers domaines dont la Barboutie.

Madeleine-Charlotte épouse d'Ussel, habite le 8 juillet 1785 sa maison noble de la Barboutie

Elle et son mari vendent à Jean-Joseph-Guillaume Gilibert de Merlhiac, écuyer lieutenant-colonel de cavalerie, prévôt général de la Maréchaussée du Limousin, tous les biens qu'ils possèdent à Daignac et à Malemort

Devant Lacoste, notaire, une partie de la Barboutie aurait été achetée par Jean-Hyacinthe d'Ussel à Jean de Grammond, conseiller du roi et procureur à la maîtrise des eaux et forêts de Brive le 24 février 1778 pour le prix de 22900 livres. Le comte d'Ussel va habiter le Bech à St Bonnet près d'Ussel. Contrairement à la plupart des nobles, il adhère aux idées de la Révolution, sert la République et surtout l'Empire. Il sera maire d'Ussel et conseiller de préfecture à Tulle.

Jean-Joseph de Gilibert a eu une existence agitée. Prévôt de la Maréchaussée, il est très mal vu des révolutionnaires dont il réprime les excès en 1790-1791. Il entre ensuite dans les cadres de l'intendance sous l'Empire. Il ne s'occupe pas de la Barboutie dont il confie la garde à son cousin Jean-Baptiste Verlhac, maire de Brive. Il meurt le 3 juin 1819, après avoir partagé ses biens entre ses quatre fils.

Dès le mois de septembre 1819, Martin-Guillaume de Gilibert, officier de marine en congé, cède à son frère Godefroy Charles Henri demeurant à la Barboutie sa part de deux domaines situés à la Barboutie sur Daignac et Malemort et d'un bois taillis à la Sudrie, moyennant 12300F. 

Godefroy-Charles-Henri, seul propriétaire de la Barboutie, habite Brive, rue des Frères. Il a épousé Marie-Françoise Leclerc, fille du directeur de la manufacture de tissus du même nom. Il se pique de littérature sous le nom de Gilibert de Merlhiac. Mais il a aussi à payer les dots de ses filles: Suzanne, mariée en 1833 à Jean-Baptiste Lafeuille de Chasteaux (tous deux âgés de 19 ans); Marie-Charlotte, mariée en en 1838 à Pierre-Guillaumand de Coussac-Bonneval (il a 40 ans et elle 22 ans); Hermine-Marie mariée en 1843 à Jean-Raymond Maturié, médecin à Martel (Il a 29 ans et elle 26 ans)i

Si bien que Godefroy-Charles met en vente en octobre 1844, à l'amiable, 2 corps de bien contigus avec maisons de maître et de métayers, granges, étables à cochons, en pierre et couverts d'ardoises, prairies, terres et arbres fruitiers. Le vendeur a le consentement de ses filles, créancières, sans succès semble-t-il.

 

La Barboutie, du 19ème siècle à nos jours/✝️Jean-Pierre Bardon-MG

 

En 1850, le 8 janvier, Godefroy Charles Henry devant payer la dot de sa fille Hermine, vend aux enchères à la bougie à Georges Blanchard, percepteur des contributions directes, une partie de la Barboutie pour 27300 livres.

Paul-Georges Blanchard est marié à Claire Lafon. Il hypothèque diverses terres, si bien si bien que lorsqu'en 1872 il vend la Barboutie à Bernad-Edouard Lespérut, le domaine se compose d'une maison de maître, de terres couvrant 55 hectares, le tout  pour 74000F et 505F de mobilier.

Bernard-Edouard Lespérut était commerçant de détail à Paris. Il vendait de tout, dont en Espagne des fusils aux carlistes (citoyens favorables à Charles X et aux Bourbons). Replié à Ribérac pendant la guerre de 70, il avait exploré la région avec des amis pour acheter une propriété. Il visite la Dordogne, puis la Charente et enfin vient à Brive, découvre la Barboutie et l'achète.

Il est aussi séduit par la présence de la ligne de chemin de fer Tulle-Brive qui traverse la propriété et permet d'aller facilement hors de la région.

Son fils Pierre-Joseph-Edouard, épouse une Alsacienne dont le père était commerçant en Espagne: Maria Carmen Winter. Pierre-Joseph est rentier, s'occupe de la Barboutie, de la Vacherie, pépinière de Brive et du syndicat agricole de Malemort.

Sa fille Carmen Lespérut épouse le docteur Bardon, veuf avec 2 enfants. C'est elle qui s'occupe de sa propriété de la Barboutie tandis que son mari est médecin à Brive. Ils auront 2 enfants: Françoise et Jean-Pierre.

Entre 1873 et 1900, Bernard-Edouard Lespérut a acheté quantité de terres pour agrandir le domaine de la Barboutie, ce pour un total de 119 782F. Il est mort en 1899. Son fils Pierre-Joseph est mort en 1912. Sa petite fille Carmen Lespérut est décéde en 1977, veuve du Dr Bardon, mort en 1950. Jean-Pierre Bardon, né en 1930 est décédé il y a peu le 16 avril 2019, à l'âge de 87 ans.

 

Jean-Pierre Bardon a écrit 3 livres de souvenirs très intéressants sur sa famille, sur la Barboutie et sur son propre parcours. Fils de médecin, il disait "ne pas avoir la fibre intellectuelle". Ceci dit, il est devenu un propriétaire exploitant assez dynamique, mais resté sous la tutelle de sa mère jusqu'en 1977. Chacun se rappelle du décès tragique de son épouse Madeleine Fourcade dans l'attentat du Capitole, le 29 mars 1982./MG